Type de jeu | Placement Optimisation |
Auteur | Richard Breese |
Editeur (année) | R&D Games (2004) |
Nombre de joueurs | 2 – 4 |
Durée de partie | De 1 heure 30 à 3 heures |
Hasard | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Mobilisation de réflexion | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Reflet du thème | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Qualité des mécanismes | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Les + | – La beauté et le rendu du thème proposé, – La limpidité du jeu : les larves génèrent du corail, attirant des crevettes et des algues protectrices, et les poissons gobent le tout, – La gestion cachée et visible de ses tuiles, de ses cubes et de ses crevettes. |
Les – | – Les trop grands changements entre 2 tours à 4 joueurs, – La difficulté pour prévoir les coraux lucratifs, – Les attaques répétées contre le joueur qui peut retirer une crevette à son tour, – Le sadisme de l’auteur qui, au dos des plateaux, présente ses jeux épuisés… |
Configuration idéale | 3 pour le contrôle du jeu |
Note subjective | 15 / 20 (première impression) |
Nombre de parties effectuées | Entre 1 et 5 |
Illustrations | Dessus de la boîte (19 Ko) |
Aides de jeu |
Critique générale
Richard Breese est un auteur sadique. Depuis plusieurs années,
il édite de magnifiques jeux via sa maison d’édition R&D Games,
mais il les produit en édition tellement limitée qu’il est absolument
impossible de se les procurer si l’on ne les a pas réservés à
l’avance et si l’on ne se rend pas à Essen pour récupérer
sa fameuse et enviée boîte annuelle. Cette année 2004, il
ne déroge pas à la règle et propose un jeu splendide, tant
par le thème que par les composants, baptisé Reef Encounter, et
qui devrait une fois de plus narguer ceux qui n’ont pas pû se rendre en
Allemagne à l’automne ou qui ont négligemment laissé passer
la chance de s’en procurer une boîte… Et comme il est VRAIMENT sadique,
il pousse même le vice jusqu’à illustrer le dos de ses plateaux
avec la couverture des boîtes tant convoitées depuis des années
et bien évidemment que vous ne trouverez jamais plus (Keywood, Keydom,
Keytown et Chamelequin). Heureusement que dans l’été ProLudo/Ubik
avait eu la fantastique idée de ré-éditer le fameux Keythedral…
Mobilisons-nous, chers surfeurs du web ludique, pour qu’ils ré-éditent
prochainement les autres titres de l’auteur !
Dans Reef Encounter, chaque joueur joue un type
de poisson qui va ingurgiter des crevettes et des parcelles de corail, en essayant
de miser sur celles qui rapporteront le plus de points en fin de partie. 4 plateaux
sont disposés au centre de la table, chacun proposant un morceau de relief
sous-marin, propice au développement des coraux. Un autre plateau est
placé à proximité, ce dernier servant à proposer
des tuiles de corail et des larves pour chaque tour de jeu, ainsi que le cycle
de prédation actuel (exemple : les coraux jaunes détruisent les
coraux oranges, qui eux-mêmes dévorent les coraux gros, ces derniers
mangeant les jaunes, etc… Cet ordre n’est pas immuable et dépend des
algues que joueront les joueurs sur ce plateau. Chaque joueur dispose d’un paravent
pour cacher les tuiles de corail et les cubes de larves dont il dispose, ainsi
qu’une cache de poisson (son estomac en quelque sorte) et 4 crevettes destinées
à aller s’installer sur les coraux en activité sur les plateaux
de jeu. Enfin, chaque joueur pourra, durant le jeu, poser des tuiles de corail
devant son paravent, ces dernières étant les résidus de
corail consommé sur l’un des plateaux (elles serviront à prendre
de nouvelles larves ou des algues, ou seront remises en jeu dès que le
joueur en question placera des coraux du même type sur l’un des plateaux.
Le jeu est organisé en phases (10 au total) et chaque joueur exécute
l’ensemble de celles qu’il souhaite avant que ce soit à son voisin de
faire de même :
– La première phase, obligatoirement réalisée en premier
si on souhaite l’exécuter, consiste à retirer l’une de ses crevettes
de l’un des plateaux et de placer les tuiles de corail sauf 4 où se trouvait
cette crevette dans l’estomac de son poisson.
– Les phases 2 à 8 se jouent dans n’importe quel ordre et certaines peuvent
se jouer plusieurs fois : placer des tuiles de coraux sur un plateau en jouant
un cube de larve, placer ou déplacer une crevette sur un plateau, échanger
des tuiles consommées contre des cubes de larve ou des algues (et placer
ces dernières sur le plateau alimentaire pour modifier la donne) ou encore
échanger une de ses larves contre une tuile de corail de même couleur.
La phase 9 ne semble rien apporter de particulier (on en fait rien ???).
– La phase 10, dernière du tour d’un joueur, consiste à choisir
l’une des offres de coraux (1 à 3 tuiles) et de larve (1 cube) et de
placer le tout derrière son paravent. On rajoute alors 1 tuile par offre
non égale à 3 tuiles.
La partie s’arrête lorsque l’un des joueurs a récupéré
ses 4 crevettes, auquel cas les autres joueurs peuvent encore retirer une crevette
chacun mais en écartant 5 tuiles au lieu de 4 avant de les placer dans
l’estomac de son poisson. On révèle alors le festin de son poisson
et des points sont accordés, type de tuile par type de tuile, en fonction
du nombre de liens où ce corail est prédateur d’un autre (1 point
+ 1 point par prédation). Le joueur totalisant le plus grand total est
le vainqueur.
Reef Encounter n’est pas un jeu facile, dans le
sens où il possède une règle assez fouillée, avec
un système curieux de placement et de récupération de tuiles
par étape, et il faut un bon petit moment avant de pouvoir jouer et encore
un grand moment avant de comprendre ce qu’il faut essayer de faire et de mesurer
si l’on joue bien ou pas. Il est clair que la récupération de
tuiles consommées est un énorme axe de jeu mais qu’on ne le repère
pas tout de suite. De même, le choix du moment pour retirer sa crevette
n’est pas évident du tout, tout comme le blocage de lien de prédation
qui est bien difficile à envisager. Le jeu est splendide et les règles
sont originales, mais on a quand même du mal à voir où l’on
va et à anticiper le type de tuile sur lequel miser. Pourquoi un corail
orange rapporterait-il plus qu’un corail jaune et à quel moment peut-on
en être sûr ? Si on attend trop longtemps avant de retirer sa première
crevette, on n’a pas la possibilité de bloquer un lien de prédation,
mais si on le fait trop tôt, les choses peuvent ensuite tellement changer
que cela est bien aléatoire.
Reef Encounter est un jeu bien difficile à appréhender, aussi
je renforcerai mon avis après plusieurs parties, surtout que, visiblement,
à 4 joueurs, il se passe trop de choses d’un tour à l’autre pour
anticiper (syndrome Dos Rios,
Terra Turrium, Kardinal
& König, …).