Type de jeu | Placement Combinaison Parcours |
Auteur | Alan Moon |
Editeur (année) | Piatnik (2000) |
Nombre de joueurs | 3 – 6 |
Durée de partie | De 1 heure à 1 heures 30 |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | – La fluidité extrême des parties, – La mécanique de déplacement de la police (rappelant l’effigie du dieu dans Râ), – Les situations d’opportunisme à gérer, – Les 2 actions spéciales liées aux objets, – Les diverses possibilités pour espérer gagner. |
Les – | – La laideur du plateau de jeu qui n’invite vraiment pas à jouer, – L’absence de thème alors que le voyage dans le temps aurait pû être intéressant, – Le faible intérêt du choix caché des contrats blancs réalisés en fin de partie (très artificiel). |
Configuration idéale | ? pour l’instant |
Note subjective | 15 / 20 (première impression) |
Nombre de parties effectuées | Entre 1 et 5 |
Illustrations | Dessus de la boîte (26 Ko) |
Aides de jeu |
Critique générale
Ce jeu d’Alan Moon était curieusement sur ma liste
des jeux à trouver à Essen, car j’apprécie le thème
des voyages dans le temps et que j’avais du mal à le dénicher
en France. Concours de circonstances assez étonnant : Time Pirates faisait
partie de ces jeux qui allaient être proposés en promotion sur
certains stands, ce qui me permit d’en acheter un pour
8 euros (bien correct donc).
De quoi parle donc ce jeu
fantastique ? En réalité, disons le tout net : le thème
du voyage dans le temps est proprement et simplement artificiel et on pourrait
très bien avoir affaire à un jeu de collecte de légumes
dans un potager ou d’oeuvres d’art sur le marché de la brocante. En effet,
dans ce jeu, chaque joueur essaie de réaliser des contrats à l’aide
d’objets qu’il ramasse à diverses époques de l’existence humaine,
ces contrats étant uniques et nécessitant des combinaisons d’objets
plus ou moins précises. Il existe 5 couleurs d’objetx plus une couleur
blanche (joker). Ainsi, une partie des contrats réalisables sont des
suites à la couleur (2 rouges, 3 rouges, …, 6 rouges) que l’on peut
clore à l’aide des objets blancs. L’autre partie des contrats concerne
des suites blanches ou des suites de couleurs différentes (1 rouge +
1 orange + 1 vert). Bien évidemment, les contrats les plus difficiles
à réaliser (plus grand nombre d’objets à collecter) sont
ceux qui rapportent le plus de points, ce qui peut inciter à attendre
avant de prendre un contrat… Intéressant, car étant en un seul
exemplaire, il ne faut pas se faire doubler sur le fil…
Le système de jeu est incroyablement fluide et bien pensé : à
son tour un joueur peut réaliser 2 actions standards parmi les 3 proposées,
chacune d’elle étant simplissime :
– Déplacer son pion d’une époque à une autre, reliée
par un passage temporel,
– Prendre un objet dans l’époque où il se trouve,
– Réaliser un contrat parmi ceux non encore réalisés, puis
replacer son pion dans l’époque de son choix.
Avant ceci, en début de son tour, le joueur doit regarder si le pion
police est présent dans son époque. Si tel est le cas, il se défausse
de certains objets collectés et doit utiliser une de ses 2 actions pour
changer d’époque. Si la police n’est pas sur l’époque où
il se trouve, il a le droit (mais pas l’obligation) de regarnir en objets piochés
dans le sac une époque où ne se trouve aucun pion pirate. Ce faisant,
il risque de piocher des jetons Police qui engendre alors le déplacement
du pion Police sur le plateau. Système sympa : si le 8ème jeton
Police sort, l’année se termine et un décompte a lieu (exactement
comme dans Râ).
Deux actions spéciales, jouables autant de fois qu’on le souhaite pendant
son tour, pimentent le déroulement de la partie : certains objets contiennent
un symbole qui autorise en s’en défaussant à changer d’époque,
d’autres contiennnent un symbole qui autorise à échanger cet objet
contre un autre précemment ramassé par un joueur. Bonjour l’intéraction…
Comme le jeu se joue en 3 années successives, il faut savoir réaliser
des contrats lucratifs assez tôt, ceux-ci étant comptabilisés
à chaque année qui suivra. Le joueur qui possède le plus
de points à l’issue des 3 années est déclaré vainqueur.
Simple à jouer, mais
pas simpliste pour un sou, Time Pirates est un jeu étonnant que j’apprécie.
Il est d’une fluidité exemplaire et certains systèmes fonctionnent
particulièrement bien : déplacement de la police, actions spéciales,
… Un vrai bonheur, le jeu se joue assez vite et se révèle très
dynamique, faisant la part belle à l’opportunisme qui sommeille en chacun
de nous.
Si l’on est capable de passer au-dessus de la laideur du plateau et de l’absence
de thème, on découvre alors un très bon jeu de combinaison.
Décidément, Alan Moon est un grand auteur de jeux, sérieux, mais
limpides.