Type de jeu | Placement Parcours Construction Coopération |
Auteur | Thomas Rauscher |
Editeur (année) | Schmidt (2004) |
Nombre de joueurs | 3 – 5 |
Durée de partie | De 1 à 2 heures |
Hasard | |
Mobilisation de réflexion | |
Reflet du thème | |
Qualité des mécanismes | |
Les + | – La mécanique de réactions en chaîne est très séduisante, – La légèreté du jeu est agréable, – L’obligation de coopérer par moments pour ne pas se retrouver quasi-bloqué. |
Les – | – L’énorme part de hasard (notamment en fin de partie suivant la tuile piochée), – L’impossibilité de contrôler quoi que soit lorsque l’on est plus de 3 à jouer, – Le peu d’intérêt à 2 joueurs (seuls les tracés blancs et ceux de difficulté 2 sont pratiquables). |
Configuration idéale | 3 joueurs (mélange de contrôle et d’intérêt) |
Note subjective | 12 / 20 |
Nombre de parties effectuées | De 1 à 5 |
Illustrations | Dessus de la boîte (30 Ko) |
Aides de jeu |
Critique générale
Parmi les nombreuses nouveautés de ce début
d’année 2004, excusez du peu, figure un jeu particulièrement bizarre
: Tongiaki. En effet, dans ce jeu, on est sans cesse en train de déplacer
les embarcations de plusieurs joueurs, sans jamais être certain que cela
nous soit bénéfique…
Dans Tongiaki, chaque joueur
essaie de placer ses bateaux sur le maximum d’îles du Pacifique, sans
aucune notion de majorité sur les îles. Pour ce faire, à
son tour de jeu, le joueur choisit l’une des 3 actions suivantes :
– Doubler ses effectifs de bateaux sur l’île de son choix et procéder
aux éventuelles expéditions en cas de plages complètes
: dans ce cas, il pioche une tuile (parmi les 15 îles et 16 mers restantes
face cachée) et la dispose devant l’embarcadère de la plage concernée,
puis l’ensemble des bateaux de la plage (même ceux des autres joueurs)
progressent sur le courant marin qui apparaît à condition que le
nombre de couleurs différentes des bateaux de l’expédition soit
au moins égal à la force du courant (valeur de 1 à 4).
Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’une île soit piochée, ce
qui entraîne l’accostage des bateaux et la répartition de ceux-ci
sur les plages par le joueur actif. Les réactions en chaîne peuvent
être très nombreuses, des plages de la nouvelle île pouvant
à leur tour être complètes…
– Devenir Roi sur une île où il se trouve seul : le seul intérêt
de cette action est de se garantir les points de l’île (indiqués
au centre du totem de la tuile avec une valeur de 2 à 5) pour lui tout
seul. De plus, une île où se trouve un roi devient inaccessible
pour les embarcations qui auraient voulu y faire escale par la suite.
– Fonder une colonie : s’il se sent mal parti, le joueur actif peut retirer
tous ses bateaux des îles et procéder à une suite de tirages
de tuiles jusqu’à l’obtention d’une île, sur laquelle il placera,
seul , l’un de ses bateaux.
Le jeu se poursuit en sens horaire jusqu’à ce qu’un des joueurs pioche
la dernière tuile de l’une des catégories (île ou mer).
A ce moment-là, on comptabilise le nombre de points de chaque joueur
et celui qui en totalise le plus remporte la partie.
Comme chaque île rapporte
un nombre de points de 2 à 5 à tout joueur s’y trouvant, il est
clair qu’il faut faire tout son possible pour « laisser » traîner
au moins un de ses bateaux lorsqu’une expédition se déclare sur
une île. Mais ce n’est vraiment pas facile à prévoir, surtout
que tous les joueurs ont la capacité de déplacer tous les bateaux…
Ce qui apporte un réel intérêt au jeu réside dans
l’obligation de coopérer par moments, en groupant certains de ses bateaux
avec ceux des autres joueurs pour faciliter les transits entre îles. Et
un joueur habile saura enchaîner expédition sur expédition,
notamment par des tracés déjà existants, afin de laisser
traîner certains de ses bateaux, pendant que ceux de ses adversaires coulent
en empruntant des tracés trop difficiles.
Au final, malgré
des cas particuliers et des enchaînements assez chaotiques, Tongiaki est
un vrai jeu plaisant, dans lequel on admire la mécanique de mouvement
élégant des embarcations. Nous ne sommes pas dans un jeu de grande
stratégie, certes, mais nous passons un bon moment, à condition
d’y jouer à 3 joueurs ou 4 grand maximum.